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[un coureur élégant] Organisateurs de courses sur route,

cette page vous est destinée ! Elle a pour but de vous apporter une vue plus claire de la course en fauteuil roulant en compétition. Vous y trouverez notamment des informations utiles pour l'intégration d'une catégorie handisport dans votre épreuve. Pour toute question n'hésitez pas à contacter le responsable du challenge breton (coordonnées en bas de page).


La course en fauteuil roulant et le mouvement handisport

La course en fauteuil roulant est une discipline relativement récente, née de la prise de conscience générale qu'une personne handicapée pouvait pratiquer une activité physique, en loisir ou en compétition, selon ses capacités, pour un mieux être évident, au même titre que toute discipline sportive dite valide.

Le mouvement handisport a alors commencé à se développer et continue aujourd'hui son évolution. Malgré l'organisation de jeux olympiques handisports (les jeux paralympiques), qui suivent les jeux olympiques, le mouvement handisport est en quête perpétuelle d'une reconnaissance réelle. Ce problème peut s'expliquer par au moins trois facteurs :

  1. Le nombre peu élevé de pratiquants entraîne une crédibilité moindre et des difficultés d'entraînement et de participation aux compétitions. L'expression "l'union fait la force" prend ici un sens évident. La fédération française handisport est pluridisciplinaire ; la création d'une fédération propre à chaque discipline handisport est irréaliste vu le nombre de pratiquants dans chaque discipline. Certains sports peuvent naturellement trouver leur place au sein des instances valides. Ainsi, depuis le 1er janvier 1998, le tennis en fauteuil est reconnu discipline à part entière au sein de la Fédération Internationale de Tennis. Certains pensent : "moins de handisports = moins de personnes handicapées, donc mieux c'est". En fait, le nombre est insuffisant par rapport aux personnes susceptibles de pratiquer une activité sportive. De nombreux handicapés sont peu ou pas informés des possibilités d'une pratique sportive, ou alors ne sont pas assez encouragés dans ce sens.
  2. Le désintéressement des médias, pourtant si utiles dans la diffusion de la réalité du mouvement pour une prise de conscience générale du public.
  3. Le regard, l'opinion du public, si éloigné de la réalité (d'où l'utilité des médias).
La course en fauteuil roulant (ou course fauteuil) est une discipline sportive à part entière. Elle n'a pas d'équivalent dans le monde valide. C'est un sport nouveau que tout le monde peut pratiquer, handicapé ou valide. En effet, seule une mobilité des bras est nécessaire pour pousser un fauteuil de course. Bien que de plus en plus rares, les personnes valides pratiquant ce sport existent (kinésithérapeutes, familles de coureurs handicapés...). Bien que l'idée soit difficile à faire passer dans les mentalités, ce n'est pas un sport réservé aux handicapés. Bien sûr, c'est un sport né du handicap, largement pratiqué par des handicapés, mais son accès reste possible à toute personne motivée. La course fauteuil a des traits communs avec le cyclisme et la course à pied, de part le matériel et les performances réalisées. Ces dernières se rapprochent plus de l'athlétisme valide et c'est donc tout naturellement que les coureurs handisports s'intègrent dans les compétitions de course à pied, sur piste ou sur route.
 
 

Présence de coureurs handisports dans une course pédestre

Toutes les courses n'intègrent pas de catégorie handisport. Cela paraît évident quand le parcours est trop accidenté et est donc impraticable par un fauteuil roulant. Certaines organisations ne veulent pas, ou plus, de coureurs en fauteuil. D'autres les acceptent mais à contre coeur, en ayant été forcées, par pitié ou sans le sérieux requis. Dans ces cas là la situation se doit d'être réexaminée, en toute franchise, dans l'intérêt de tous. Le mot d'ordre général, à ne jamais oublier, est la consultation des instances handisports, locales (de préférence), régionales ou nationales. Dans les anecdotes présentées plus bas, vous constaterez que cette absence de contact avec les personnes concernées peut être préjudiciable, voire intolérable.

Quand le parcours est praticable, les deux conditions sine qua non, pour l'intégration d'une catégorie handisport, devraient être la bienvenue sincère et le sérieux de l'organisation. Ces deux critères sont d'ailleurs très vite ressentis puis vérifiés dans les actes. La grande majorité des coureurs en fauteuil sait quand elle est vraiment acceptée et si elle est prise au sérieux.
 
 

Concrètement

Le contact

Pour entrer en relation avec la personne appropriée, contactez par ordre de préférence :
  1. Le club handisport de la ville la plus proche.
  2. Le comité départemental handisport.
  3. Le comité régional handisport.
  4. La fédération française handisport (01 40 31 45 00).
Pour trouver ces coordonnées il y a : l'annuaire, le minitel, la mairie, les directions "jeunesse et sports" et, en dernier recours, la fédération française.
 

Le parcours

Le parcours emprunté par un fauteuil de course doit être adapté à la machine. Il faut, dans la mesure du possible, des routes et des rues en bon état. Il faut éviter des chaussées avec des trous, des gravillons ou des pavés, les chemins et sentiers, les trottoirs ou marches (même peu élevées). De plus, compte tenu de la vitesse atteinte par un coureur en fauteuil, il faut étudier les virages potentiellement dangereux : à 90° dans une descente, en dévers opposé, en épingle à cheveux, dans un couloir étroit, sur route gravillonnée... Des côtes trop dures peuvent dissuader certains coureurs, selon le handicap ou le poids. Pour une course en ligne, avec des navettes prévues, il faut informer les chauffeurs que des coureurs handisports peuvent utiliser ces navettes et qu'ils peuvent demander à ne pas ranger leurs fauteuils dans la soute, car c'est un matériel fragile et cher. Pour une course en boucles, sans créneau horaire réservé, il faut une boucle assez grande pour éviter que les premiers handisports ratrappent les derniers valides. Si cette jonction est inévitable, il faut que la route soit assez large pour doubler sans danger.
 

Le nombre de participants

Comme évoqué au début de cette page, le nombre de coureurs en fauteuil au départ d'une épreuve n'atteindra jamais des sommets ; intrinsèquement il ne peut d'ailleurs pas être comparé à celui des coureurs à pied. Pour avoir une idée de la fréquentation selon la course, voici quelques exemples : En raison de ce nombre insuffisant de compétiteurs et des possibles conflits de dates, il est tout à fait possible qu'aucun coureur handisport ne s'inscrive à une épreuve pourtant ouverte à cette catégorie. Il faut que les organisateurs en soient conscients, même s'ils ont mis toute leur bonne volonté dans la présence de cette catégorie. C'est ainsi ; les coureurs ne sont pas à blâmer. Organisateurs, en contactant un responsable handisport local au préalable, vous aurez une idée de la participation à votre épreuve.
 

Le départ

Le départ des coureurs handisports doit être anticipé dans le temps sur celui des autres coureurs. Pour une course en ligne, on peut aller de 5 à 15 minutes. Pour une course en plusieurs boucles il faut bien calculer : un départ trop avancé implique une jonction avec les derniers valides précoce ; un départ pas assez avancé, avec un début de parcours difficile, implique une jonction des premiers valides avec beaucoup de handisports. Le départ anticipé dans la distance (50 mètres devant par exemple) est parfois pratiqué. Il est néanmoins fortement déconseillé, car inadapté à un début de parcours trop difficile et allant à l'encontre de l'équité sportive (un marathon fait 42km195 et non 42km145, n'est-ce pas ?). Cette anticipation doit être intégrée dans le processus d'organisation et d'information des coureurs valides. En effet, l'échauffement des coureurs à pied ne doit pas venir gêner le début de la course handisport. Il suffit de bien informer tous les participants et de leur conseiller une fin d'échauffement derrière la ligne de départ ou en dehors du parcours.
 

La sécurité

En raison des vitesses atteintes par un fauteuil de course, la sécurité est un point crucial de l'organisation. En plus des recommandations relatives au parcours (voire plus haut), il faut veiller à prévoir un véhicule ouvreur pour le premier handisport, qui prenne suffisamment d'avance mais qui soit toujours à portée de vue (sauf à l'approche d'un virage). Le conducteur de ce véhicule doit prendre garde quand il est dans une descente, le coureur en fauteuil prenant alors très rapidement de la vitesse et risquant de rattrapper le véhicule ouvreur ; cette situation peut obliger le coureur à freiner, faussant ainsi la course. La présence de signaleurs à chaque carrefour est indispensable, d'abord pour aiguiller correctement les coureurs et ainsi éviter de sortir du parcours, ensuite pour empêcher la circulation d'autres véhicules à l'approche du coureur. Tous les signaleurs doivent être alertés de la spécificité de la course handisport, pour ne pas se trouver en retard à leur poste. Lorsqu'il y a une ambiguïté de direction à un croisement, un signaleur placé en amont serait le bienvenu pour aiguiller le coureur oralement. Le marquage au sol est souvent trop tardif ou invisible pour un coureur en fauteuil, compte tenu de sa vitesse et des trajectoires à prendre pour négocier un virage.
[un petit chien qui court] Certains animaux réagissent mal face à un coureur dans son fauteuil de course ; ils savent que ce n'est ni un cycliste ni un coureur à pied ; c'est pour eux une entité totalement nouvelle donc potentiellement dangereuse. C'est en particulier le cas des vaches, des chevaux et des chiens. Les vaches ont tendance à fuir ; si elles sont bien gardées dans leur pré, elles ne posent aucun problème. Les chevaux sont réellement effrayés et souvent fuient devant le danger. Le cavalier aura beaucoup de mal à maîtriser sa monture et risque d'être désarçonné. Les chiens réagissent de façon différente. Ceux qui sont bien éduqués obéissent à leur maître et sont parfois indifférents au passage d'un coureur handisport. D'autres se mettent à fuir ; ce sont souvent les plus petits chiens. Les derniers sont ceux qui attaquent ; on ne sait alors pas si c'est pour mordre ou juste pour intimider. Les gros chiens composent en majorité cette catégorie. Si un chien en fait partie, il faut penser à le tenir en laisse ! Une morsure peut être préjudiciable aux deux parties.
 

L'arrivée

L'aire d'arrivée, avant et après la ligne, doit être étudiée au préalable. Si des couloirs, matérialisés par des barrières, doivent être empruntés, il faut en prévoir un suffisamment large pour les fauteuils roulants et prévenir tous les coureurs handisports, avant le départ, où il se trouve (généralement le plus à gauche ou le plus à droite). Cependant, l'arrivée en couloir est déconseillée. En effet, dans le cas d'une arrivée au sprint de plusieurs coureurs, la largeur d'un seul couloir ne suffirait pas. Il faut donc privilégier une zone d'arrivée sans barrière, large et avec un recul suffisant pour le freinage des fauteuils. Là aussi il convient de prévenir les intéressés des modalités de fin de course. Pour une course en plusieurs boucles, le comptage des tours de chaque coureur doit être sérieux. La position habituelle d'un coureur handisport est plutôt "couchée" ; en conséquence le dossard n'est jamais fixé sur la poitrine, mais plutôt derrière le fauteuil (devant quelques fois). Le pointeur devra être averti de cette spécificité. Pour une arrivée serrée, il faut savoir que c'est le premier dont l'axe de la roue avant franchit la ligne qui gagne (et non pas le boyau de la roue).
 

Le chronométrage

Le chronométrage se doit d'être aussi précis que pour les coureurs à pied. Il est conseillé d'anticiper le départ handisport d'un nombre entier de minutes. Ainsi, si un seul chronomètre sert pour tout le monde et qu'il est déclenché au départ de la course valide, il suffira d'ajouter ce nombre pour obtenir les temps de la catégorie handisport. Si le départ est avancé de 4 minutes, il ne doit pas l'être de 3mn59 ou de 4mn01. Bien sûr, un chronométrage réservé à la course handisport est apprécié. Comme déjà évoqué ci-dessus, le point de référence du fauteuil pour le départ et l'arrivée est l'axe de la roue avant du fauteuil et non pas le boyau de cette roue.
 

La remise des prix

Les coureurs handisports partent en premier, arrivent en premier, il est donc logique de commencer la remise des prix avec la catégorie handisport. Souvent le podium n'est pas accessible : ce n'est pas grave, il suffit de remettre les récompenses au pied de ce podium. Attention aux commentaires lors de cette remise de prix : c'est une catégorie comme une autre, le ton ne doit pas être misérabiliste (voire la rubrique vocabulaire plus bas). En s'inspirant de la réglementation de la fédération, on peut estimer logique de récompenser le premier lorsqu'il y a trois coureurs ou moins au départ, et les trois premiers lorsqu'il y en a quatre ou plus. Les primes ne sont pas obligatoires ; elles restent à la discrétion des organisateurs. La catégorie handisport est bien distincte des autres ; en conséquence, un coureur en fauteuil ne peut prétendre à la prime du vainqueur dans une autre catégorie. Par le passé des abus ont eu lieu (il y a des cons partout) ; il ne faut pas céder.
 

Les résultats

Les résultats de la catégorie handisport doivent être traités avec le même sérieux que ceux des autres catégories. Trop souvent ils sont négligés de façon inadmissible (voire les anecdotes plus bas). Si un traitement informatique des résultats est en place (situation la plus courante aujourd'hui), la catégorie handisport doit être intégrée à ce traitement ; un classement handisport sur papier libre n'est pas du tout sérieux. Il faut faire attention à ne pas mélanger la catégorie handisport avec une autre. Les résultats handisports doivent être communiqués aux médias (presse, télévision, minitels) au même titre que les autres catégories. Il faut s'assurer que cette communication a bien lieu, sans retard, et que les résultats seront effectivement publiés, sans retard, en donnant les consignes nécessaires aux journalistes. L'absence de résultats handisports dans les médias est causée soit par les organisateurs, soit par les médias eux-mêmes. On ne connaît pas toujours la vérité sur ce problème. Quoi qu'il en soit, la présence d'une catégorie handisport dans une épreuve pédestre implique obligatoirement le même traitement que les autres catégories. Les coureurs ne sont pas là pour se balader ; c'est une véritable compétition. Trop souvent on voit écrit "tous les résultats dans le journal de lundi" ou "tous les résultats sur 3615 bidule" sans que la catégorie handisport apparaisse dans ces résultats ; il faut que cette publicité mensongère cesse !
 

Le vocabulaire

Les termes relatifs à la course en fauteuil roulant, employés par oral ou par écrit, sont à surveiller. Souvent les commentateurs et les journalistes sont un peu gênés, la pitié transparaissant parfois dans leurs propos. Le ton ne doit pas être misérabiliste. Les coureurs ne veulent pas de pitié. C'est un sport dur mais personne ne les oblige à le pratiquer. Ils participent à une épreuve de leur plein gré. Au même titre qu'un valide, si un handisport doit en chier, il ne mérite pas plus d'admiration. Une attention particulière doit être apportée pour ne pas parler à un coureur handisport comme à un enfant ou à un handicapé mental (malheureusement ça arrive) : le handicap physique est absolument distinct du handicap mental. Le terme désignant une pratique sportive par une personne handicapée physique est handisport ; le terme désignant une pratique sportive par une personne handicapée mentale est sport adapté. Voici un petit lexique des termes adéquats et à bannir.
ADÉQUAT À BANNIR
course fauteuil  chaise roulante 
course en fauteuil  chariot 
course en fauteuil roulant  petite voiture 
course handisport  petite chaise à roulettes 
coureurs/athlètes/concurrents en fauteuil  handicapé 
coureurs/athlètes/concurrents en fauteuil roulant  infirme 
coureurs/athlètes/concurrents handisports  nos amis… 
fauteuil roulant  quel courage ! 
fauteuil de course  sport adapté 
fauteuil roulant de course 

 
 

Anecdotes à méditer


 

Le compétiteur handisport et son matériel

Au même titre que les coureurs valides, les coureurs handisports sont différents les uns des autres, dans leurs valeurs athlétiques, le sérieux de leurs entraînements et leurs objectifs sportifs. Comme dans une course valide, les premiers d'une course handisport ne sont pas là pour la balade, pour la sortie du week-end. Ils viennent concourrir en donnant le meilleur d'eux, avec un entraînement préalable soutenu et sur le long terme. En conséquence ils méritent le même traitement que leurs homologues à pied. La course fauteuil est certes un sport dur, exigeant, mais personne ne force un coureur handisport à courir. C'est un choix personnel, réfléchi. En conséquence, le coureur en fauteuil ne demande pas la pitié ou la compassion ; il demande, à juste titre, la reconnaissance de son sport.

Le matériel utilisé est un fauteuil roulant spécialement conçu pour la course, il ne sert qu'à ça. Le fauteuil type est aujourd'hui composé de trois roues : une petite roue à l'avant et deux grandes roues de vélo à l'arrière sur lesquelles sont fixées des cerceaux. Ces cerceaux s'appelent des mains courantes. Elles sont recouvertes d'un revêtement permettant la poussée de la main. Les coureurs portent des gants renforcés pour supporter la violence et la répétition des impacts avec la main courante. Comme en cyclisme, le port du casque reste à la discrétion de chacun. Cependant, les compétitions officielles et internationales tendent à généraliser le port obligatoire du casque.
 
 

Les petits plus appréciés


Pour toute question ou suggestion permettant de compléter et d'améliorer le contenu de cette page, n'hésitez pas à contacter son auteur, que vous soyez organisateur de course pédestre, coureur handisport, responsable handisport, ou simplement quelqu'un avec une idée intéressante à proposer.


Les idées exprimées ci-dessus n'engagent que son auteur, Bruno Vigouroux. En aucun cas elles ne prétendent être vérité universelle. En aucun cas l'auteur ne parle pour tous les coureurs handisports, ni pour les instances handisports officielles. 
Challenge breton de course fauteuil
au Comité Régional Bretagne Handisport
Centre d'affaires Pégase
Rue Augustin Fresnel
29490 GUIPAVAS 
Tél. : 02 98 42 61 05
Fax : 02 98 42 61 43 
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