cbcf.free.fr/organi.htm
Organisateurs de courses sur route,
cette page vous est destinée ! Elle a pour but de
vous apporter une vue plus claire de la course en fauteuil roulant en compétition.
Vous y trouverez notamment des informations utiles pour l'intégration
d'une catégorie handisport dans votre épreuve. Pour toute
question n'hésitez pas à contacter le responsable du challenge
breton (coordonnées en bas de page).
La course en fauteuil roulant et le mouvement handisport
La course en fauteuil roulant est une discipline relativement récente,
née de la prise de conscience générale qu'une personne
handicapée pouvait pratiquer une activité physique, en loisir
ou en compétition, selon ses capacités, pour un mieux être
évident, au même titre que toute discipline sportive dite
valide.
Le mouvement handisport a alors commencé à se développer
et continue aujourd'hui son évolution. Malgré l'organisation
de jeux olympiques handisports (les jeux paralympiques), qui suivent les
jeux olympiques, le mouvement handisport est en quête perpétuelle
d'une reconnaissance réelle. Ce problème peut s'expliquer
par au moins trois facteurs :
-
Le nombre peu élevé de pratiquants entraîne
une crédibilité moindre et des difficultés d'entraînement
et de participation aux compétitions. L'expression "l'union fait
la force" prend ici un sens évident. La fédération
française handisport est pluridisciplinaire ; la création
d'une fédération propre à chaque discipline handisport
est irréaliste vu le nombre de pratiquants dans chaque discipline.
Certains sports peuvent naturellement trouver leur place au sein des instances
valides. Ainsi, depuis le 1er janvier 1998, le tennis en fauteuil est reconnu
discipline à part entière au sein de la Fédération
Internationale de Tennis. Certains pensent : "moins de handisports = moins
de personnes handicapées, donc mieux c'est". En fait, le nombre
est insuffisant par rapport aux personnes susceptibles de pratiquer une
activité sportive. De nombreux handicapés sont peu ou pas
informés des possibilités d'une pratique sportive, ou alors
ne sont pas assez encouragés dans ce sens.
-
Le désintéressement des médias, pourtant si
utiles dans la diffusion de la réalité du mouvement pour
une prise de conscience générale du public.
-
Le regard, l'opinion du public, si éloigné de la réalité
(d'où l'utilité des médias).
La course en fauteuil roulant (ou course fauteuil) est une discipline sportive
à part entière. Elle n'a pas d'équivalent dans le
monde valide. C'est un sport nouveau que tout le monde peut pratiquer,
handicapé ou valide. En effet, seule une mobilité des bras
est nécessaire pour pousser un fauteuil de course. Bien que de plus
en plus rares, les personnes valides pratiquant ce sport existent (kinésithérapeutes,
familles de coureurs handicapés...). Bien que l'idée soit
difficile à faire passer dans les mentalités, ce n'est pas
un sport réservé aux handicapés. Bien sûr, c'est
un sport né du handicap, largement pratiqué par des handicapés,
mais son accès reste possible à toute personne motivée.
La course fauteuil a des traits communs avec le cyclisme et la course à
pied, de part le matériel et les performances réalisées.
Ces dernières se rapprochent plus de l'athlétisme valide
et c'est donc tout naturellement que les coureurs handisports s'intègrent
dans les compétitions de course à pied, sur piste ou sur
route.
Présence de coureurs handisports dans une course pédestre
Toutes les courses n'intègrent pas de catégorie handisport.
Cela paraît évident quand le parcours est trop accidenté
et est donc impraticable par un fauteuil roulant. Certaines organisations
ne veulent pas, ou plus, de coureurs en fauteuil. D'autres les acceptent
mais à contre coeur, en ayant été forcées,
par pitié ou sans le sérieux requis. Dans ces cas là
la situation se doit d'être réexaminée, en toute franchise,
dans l'intérêt de tous. Le mot d'ordre général,
à ne jamais oublier, est la consultation des instances handisports,
locales (de préférence), régionales ou nationales.
Dans les anecdotes présentées plus bas, vous constaterez
que cette absence de contact avec les personnes concernées peut
être préjudiciable, voire intolérable.
Quand le parcours est praticable, les deux conditions sine qua non,
pour l'intégration d'une catégorie handisport, devraient
être la bienvenue sincère et le sérieux de l'organisation.
Ces deux critères sont d'ailleurs très vite ressentis puis
vérifiés dans les actes. La grande majorité des coureurs
en fauteuil sait quand elle est vraiment acceptée et si elle est
prise au sérieux.
Concrètement
Le contact
Pour entrer en relation avec la personne appropriée, contactez par
ordre de préférence :
-
Le club handisport de la ville la plus proche.
-
Le comité départemental handisport.
-
Le comité régional handisport.
-
La fédération française handisport (01 40 31 45 00).
Pour trouver ces coordonnées il y a : l'annuaire, le minitel, la
mairie, les directions "jeunesse et sports" et, en dernier recours, la
fédération française.
Le parcours
Le parcours emprunté par un fauteuil de course doit être adapté
à la machine. Il faut, dans la mesure du possible, des routes et
des rues en bon état. Il faut éviter des chaussées
avec des trous, des gravillons ou des pavés, les chemins et sentiers,
les trottoirs ou marches (même peu élevées). De plus,
compte tenu de la vitesse atteinte par un coureur en fauteuil, il faut
étudier les virages potentiellement dangereux : à 90°
dans une descente, en dévers opposé, en épingle à
cheveux, dans un couloir étroit, sur route gravillonnée...
Des côtes trop dures peuvent dissuader certains coureurs, selon le
handicap ou le poids. Pour une course en ligne, avec des navettes prévues,
il faut informer les chauffeurs que des coureurs handisports peuvent utiliser
ces navettes et qu'ils peuvent demander à ne pas ranger leurs fauteuils
dans la soute, car c'est un matériel fragile et cher. Pour une course
en boucles, sans créneau horaire réservé, il faut
une boucle assez grande pour éviter que les premiers handisports
ratrappent les derniers valides. Si cette jonction est inévitable,
il faut que la route soit assez large pour doubler sans danger.
Le nombre de participants
Comme évoqué au début de cette page, le nombre de
coureurs en fauteuil au départ d'une épreuve n'atteindra
jamais des sommets ; intrinsèquement il ne peut d'ailleurs pas être
comparé à celui des coureurs à pied. Pour avoir une
idée de la fréquentation selon la course, voici quelques
exemples :
-
Marathon handisport de Schenkon (Suisse) : 280
-
Marathon handisport de Oensingen (Suisse) : 170
-
Marathon handisport de Heidelberg (Allemagne) : 150
-
Marathon de Berlin : 110
-
Championnats de France : 60
-
Marathon de Paris : 30
-
Challenge breton : 15
-
Course locale importante : 6
-
Petite course locale : 3
En raison de ce nombre insuffisant de compétiteurs et des possibles
conflits de dates, il est tout à fait possible qu'aucun coureur
handisport ne s'inscrive à une épreuve pourtant ouverte à
cette catégorie. Il faut que les organisateurs en soient conscients,
même s'ils ont mis toute leur bonne volonté dans la présence
de cette catégorie. C'est ainsi ; les coureurs ne sont pas à
blâmer. Organisateurs, en contactant un responsable handisport local
au préalable, vous aurez une idée de la participation à
votre épreuve.
Le départ
Le départ des coureurs handisports doit être anticipé
dans le temps sur celui des autres coureurs. Pour une course en ligne,
on peut aller de 5 à 15 minutes. Pour une course en plusieurs boucles
il faut bien calculer : un départ trop avancé implique une
jonction avec les derniers valides précoce ; un départ pas
assez avancé, avec un début de parcours difficile, implique
une jonction des premiers valides avec beaucoup de handisports. Le départ
anticipé dans la distance (50 mètres devant par exemple)
est parfois pratiqué. Il est néanmoins fortement déconseillé,
car inadapté à un début de parcours trop difficile
et allant à l'encontre de l'équité sportive (un marathon
fait 42km195 et non 42km145, n'est-ce pas ?). Cette anticipation doit être
intégrée dans le processus d'organisation et d'information
des coureurs valides. En effet, l'échauffement des coureurs à
pied ne doit pas venir gêner le début de la course handisport.
Il suffit de bien informer tous les participants et de leur conseiller
une fin d'échauffement derrière la ligne de départ
ou en dehors du parcours.
La sécurité
En raison des vitesses atteintes par un fauteuil de course, la sécurité
est un point crucial de l'organisation. En plus des recommandations relatives
au parcours (voire plus haut), il faut veiller à prévoir
un véhicule ouvreur pour le premier handisport, qui prenne suffisamment
d'avance mais qui soit toujours à portée de vue (sauf à
l'approche d'un virage). Le conducteur de ce véhicule doit prendre
garde quand il est dans une descente, le coureur en fauteuil prenant alors
très rapidement de la vitesse et risquant de rattrapper le véhicule
ouvreur ; cette situation peut obliger le coureur à freiner, faussant
ainsi la course. La présence de signaleurs à chaque carrefour
est indispensable, d'abord pour aiguiller correctement les coureurs et
ainsi éviter de sortir du parcours, ensuite pour empêcher
la circulation d'autres véhicules à l'approche du coureur.
Tous les signaleurs doivent être alertés de la spécificité
de la course handisport, pour ne pas se trouver en retard à leur
poste. Lorsqu'il y a une ambiguïté de direction à un
croisement, un signaleur placé en amont serait le bienvenu pour
aiguiller le coureur oralement. Le marquage au sol est souvent trop tardif
ou invisible pour un coureur en fauteuil, compte tenu de sa vitesse et
des trajectoires à prendre pour négocier un virage.
Certains animaux réagissent mal face à un coureur dans son
fauteuil de course ; ils savent que ce n'est ni un cycliste ni un coureur
à pied ; c'est pour eux une entité totalement nouvelle donc
potentiellement dangereuse. C'est en particulier le cas des vaches, des
chevaux et des chiens. Les vaches ont tendance à fuir ; si elles
sont bien gardées dans leur pré, elles ne posent aucun problème.
Les chevaux sont réellement effrayés et souvent fuient devant
le danger. Le cavalier aura beaucoup de mal à maîtriser sa
monture et risque d'être désarçonné. Les chiens
réagissent de façon différente. Ceux qui sont bien
éduqués obéissent à leur maître et sont
parfois indifférents au passage d'un coureur handisport. D'autres
se mettent à fuir ; ce sont souvent les plus petits chiens. Les
derniers sont ceux qui attaquent ; on ne sait alors pas si c'est pour mordre
ou juste pour intimider. Les gros chiens composent en majorité cette
catégorie. Si un chien en fait partie, il faut penser à le
tenir en laisse ! Une morsure peut être préjudiciable aux
deux parties.
L'arrivée
L'aire d'arrivée, avant et après la ligne, doit être
étudiée au préalable. Si des couloirs, matérialisés
par des barrières, doivent être empruntés, il faut
en prévoir un suffisamment large pour les fauteuils roulants et
prévenir tous les coureurs handisports, avant le départ,
où il se trouve (généralement le plus à gauche
ou le plus à droite). Cependant, l'arrivée en couloir est
déconseillée. En effet, dans le cas d'une arrivée
au sprint de plusieurs coureurs, la largeur d'un seul couloir ne suffirait
pas. Il faut donc privilégier une zone d'arrivée sans barrière,
large et avec un recul suffisant pour le freinage des fauteuils. Là
aussi il convient de prévenir les intéressés des modalités
de fin de course. Pour une course en plusieurs boucles, le comptage des
tours de chaque coureur doit être sérieux. La position habituelle
d'un coureur handisport est plutôt "couchée" ; en conséquence
le dossard n'est jamais fixé sur la poitrine, mais plutôt
derrière le fauteuil (devant quelques fois). Le pointeur devra être
averti de cette spécificité. Pour une arrivée serrée,
il faut savoir que c'est le premier dont l'axe de la roue avant franchit
la ligne qui gagne (et non pas le boyau de la roue).
Le chronométrage
Le chronométrage se doit d'être aussi précis que pour
les coureurs à pied. Il est conseillé d'anticiper le départ
handisport d'un nombre entier de minutes. Ainsi, si un seul chronomètre
sert pour tout le monde et qu'il est déclenché au départ
de la course valide, il suffira d'ajouter ce nombre pour obtenir les temps
de la catégorie handisport. Si le départ est avancé
de 4 minutes, il ne doit pas l'être de 3mn59 ou de 4mn01. Bien sûr,
un chronométrage réservé à la course handisport
est apprécié. Comme déjà évoqué
ci-dessus, le point de référence du fauteuil pour le départ
et l'arrivée est l'axe de la roue avant du fauteuil et non pas le
boyau de cette roue.
La remise des prix
Les coureurs handisports partent en premier, arrivent en premier, il est
donc logique de commencer la remise des prix avec la catégorie handisport.
Souvent le podium n'est pas accessible : ce n'est pas grave, il suffit
de remettre les récompenses au pied de ce podium. Attention aux
commentaires lors de cette remise de prix : c'est une catégorie
comme une autre, le ton ne doit pas être misérabiliste (voire
la rubrique vocabulaire plus bas). En s'inspirant de la réglementation
de la fédération, on peut estimer logique de récompenser
le premier lorsqu'il y a trois coureurs ou moins au départ, et les
trois premiers lorsqu'il y en a quatre ou plus. Les primes ne sont pas
obligatoires ; elles restent à la discrétion des organisateurs.
La catégorie handisport est bien distincte des autres ; en conséquence,
un coureur en fauteuil ne peut prétendre à la prime du vainqueur
dans une autre catégorie. Par le passé des abus ont eu lieu
(il y a des cons partout) ; il ne faut pas céder.
Les résultats
Les résultats de la catégorie handisport doivent être
traités avec le même sérieux que ceux des autres catégories.
Trop souvent ils sont négligés de façon inadmissible
(voire les anecdotes plus bas). Si un traitement informatique des
résultats est en place (situation la plus courante aujourd'hui),
la catégorie handisport doit être intégrée à
ce traitement ; un classement handisport sur papier libre n'est pas du
tout sérieux. Il faut faire attention à ne pas mélanger
la catégorie handisport avec une autre. Les résultats handisports
doivent être communiqués aux médias (presse, télévision,
minitels) au même titre que les autres catégories. Il faut
s'assurer que cette communication a bien lieu, sans retard, et que les
résultats seront effectivement publiés, sans retard, en donnant
les consignes nécessaires aux journalistes. L'absence de résultats
handisports dans les médias est causée soit par les organisateurs,
soit par les médias eux-mêmes. On ne connaît pas toujours
la vérité sur ce problème. Quoi qu'il en soit, la
présence d'une catégorie handisport dans une épreuve
pédestre implique obligatoirement le même traitement que les
autres catégories. Les coureurs ne sont pas là pour se balader
; c'est une véritable compétition. Trop souvent on voit écrit
"tous les résultats dans le journal de lundi" ou "tous les résultats
sur 3615 bidule" sans que la catégorie handisport apparaisse dans
ces résultats ; il faut que cette publicité mensongère
cesse !
Le vocabulaire
Les termes relatifs à la course en fauteuil roulant, employés
par oral ou par écrit, sont à surveiller. Souvent les commentateurs
et les journalistes sont un peu gênés, la pitié transparaissant
parfois dans leurs propos. Le ton ne doit pas être misérabiliste.
Les coureurs ne veulent pas de pitié. C'est un sport dur mais personne
ne les oblige à le pratiquer. Ils participent à une épreuve
de leur plein gré. Au même titre qu'un valide, si un handisport
doit en chier, il ne mérite pas plus d'admiration. Une attention
particulière doit être apportée pour ne pas parler
à un coureur handisport comme à un enfant ou à un
handicapé mental (malheureusement ça arrive) : le handicap
physique est absolument distinct du handicap mental. Le terme désignant
une pratique sportive par une personne handicapée physique est handisport
; le terme désignant une pratique sportive par une personne handicapée
mentale est sport adapté. Voici un petit lexique des termes
adéquats et à bannir.
ADÉQUAT |
À BANNIR |
course fauteuil |
chaise roulante |
course en fauteuil |
chariot |
course en fauteuil roulant |
petite voiture |
course handisport |
petite chaise à roulettes |
coureurs/athlètes/concurrents en fauteuil |
handicapé |
coureurs/athlètes/concurrents en fauteuil roulant |
infirme |
coureurs/athlètes/concurrents handisports |
nos amis… |
fauteuil roulant |
quel courage ! |
fauteuil de course |
sport adapté |
fauteuil roulant de course |
|
Anecdotes à méditer
-
Dans une grande ville française, il y a une course où les
handisports sont acceptés. Après que les valides aient fait
une petite boucle, les handisports partent derrière eux et tout
le monde entame la grande boucle. Pendant toute la course les coureurs
handisports remontent la masse, plutôt dense, des valides. C'est
dangereux ; il faut crier "à gauche", "à droite" ; certains
valides le prennent mal et surtout la course handisport est totalement
faussée. Le responsable handisport local a voulu discuter de la
possibilité de changer la situation. Il a envoyé un courrier,
très à l'avance, aux instances organisatrices concernées,
pour obtenir un simple entretien. Ces dernières n'ont même
pas daigné répondre. Interrogées au téléphone,
par secrétaire interposée, leur seule réponse a été
: "rien ne change". Devant la mauvaise volonté évidente des
organisateurs (une personne, à un poste clef, en particulier), les
coureurs handisports sont invités, à regret, à boycotter
cette belle épreuve. Moralité : si la catégorie
handisport gêne, il faut le dire franchement et ne pas hypocritement
prétendre l'accueillir.
-
Dans la même grande ville que ci-dessus, il y a une autre très
belle course. Pendant plusieurs années, aucun problème n'est
intervenu dans la participation des coureurs en fauteuil. En 1995, comme
chaque année, un coureur handisport s'inscrit à la course,
par téléphone. Le soir même, un organisateur le rapelle
en lui apprenant que les handisports ne sont plus acceptés, pour
des raisons de sécurité. Sous ce prétexte officiel
se cache en fait une envie de ne plus s'embêter à gérer
la catégorie handisport. Pourquoi n'en avoir pas discuté
avec les instances handisports au préalable ? Il faut rappeler que
le handicap physique est absolument distinct du handicap mental ; en conséquence,
les responsables handisports, handicapés ou non d'ailleurs, sont
intellectuellement aptes à discuter de problèmes d'organisation
et d'y apporter les solutions requises. En tout cas le choc de la nouvelle
fut brutal, n'est-ce pas ? Moralité : pour tout problème
relatif à la catégorie handisport, un seul réflexe
: le contact avec les instances handisports, locales de préférence.
-
Certaines courses ont un partenaire presse important, souvent un quotidien
local ou régional. Malgré ça, les résultats
handisports ne paraissent pas dans ce journal. -- voir la section résultats
un peu plus haut -- Moralité : le sérieux de la gestion
d'une catégorie handisport se vérifie jusque dans la parution
des résultats dans la presse.
-
Certaines remises des prix de la catégorie handisport sont improvisées
ou expédiées. Ainsi on a pu voir un organisateur se demandant
quelle coupe il allait remettre au premier handisport. Il a finalement
pris une coupe de la course de chiens (chien en laisse avec son maître)
en surplus : quelle reconnaissance ! Dans d'autres épreuves, on
expédie la remise handisport histoire d'en être débarassé.
Moralité : la présence d'une catégorie handisport
implique une remise des prix équivalente à celle de toute
autre catégorie.
-
Lors d'une course en ligne entre deux villes de petite taille, on a entendu
les chronométreurs, à l'approche des premiers coureurs handisports,
dire : "ce sont les handicapés, ce n'est pas la peine de prendre
leurs chronos". Moralité : la présence d'une catégorie
handisport implique un sérieux du chronométrage, au même
titre que les autres catégories.
-
Certains parcours sont amenés à changer. Ainsi, pour ramener
la distance à 15 km très précisément, le parcours
d'une course a été modifié et passe maintenant par
un chemin impraticable par un fauteuil de course. Peu de temps avant l'épreuve,
averti indirectement de ce changement, le responsable handisport local
a contacté en premier les organisateurs. Sur une autre course, malgré
les assurances prises par le responsable handisport local, le parcours
a été modifié et passait alors dans une section impraticable
faite d'abord d'une épaisse couche de gros gravier, puis d'un chemin
de terre accidenté. La découverte de cette abbération
est survenue car un coureur handisport avait décidé de faire
un tour de reconnaissance pour son échauffement. L'organisateur
principal croyait tout connaître, ou suffisamment, de la course en
fauteuil roulant et, en conséquence, donnait de fausses assurances
au responsable handisport local. Sur une autre épreuve, les derniers
hectomètres ont été modifiés et empruntaient
alors une voie piétonne très roulante envahie de nombreux
touristes et promeneurs. C'était dangereux pour tout le monde, même
pour les coureurs valides, et la course a été faussée.
Moralité : tout changement de parcours doit se faire en concertation
avec les instances handisports locales ; il ne faut pas croire qu'on n'en
a pas besoin.
-
Voici l'histoire d'une autre organisation qui croyait tout connaître
du handisport. Malgré les assurances prises par un coureur avant
de se déplacer pour la course, cette dernière fut riche en
très mauvaises surprises. Tout d'abord le départ a été
cafouillé ; les organisateurs ne savaient pas qu'il fallait l'aménager
pour les handisports. Finalement il fut donné avec une anticipation
dans le temps et dans la distance. La voiture ouvreuse, trouvée
au dernier moment, a gêné les coureurs puis s'est arrêtée
sur le côté. Sur la fin du parcours il manquait des signaleurs.
Les carrefours n'étaient plus protégés et les coureurs
en fauteuil sont sortis du parcours sans le savoir. Ils se sont retrouvés
sur une route non protégée avec de la circulation automobile.
L'arrivée se faisait sur une piste en stabilisée accessible
par une petite marche. Pour finir le tout, le chronométrage était
inexistant pour les handisports. Moralité : ne jamais croire
qu'on connaît suffisamment le monde handisport : contacter les instances
ad hoc.
-
La nouveauté dans les courses pédestres c'est la puce électronique.
Le coureur l'attache à ses lacets ; au passage des capteurs au sol
un chrono précis peut alors être enregistré. Le classement
général géré par informatique s'en trouve ainsi
complètement automatisé... quel bonheur ! Seulement pour
les handisports il y a encore du boulot. Ainsi, lors d'une course en 1997,
ce système de puce était en vigueur. Cette puce s'attachait
sans problème à la fourche avant du fauteuil (par exemple).
Les capteurs au sol ont déréglé tous les compteurs
sans fil installés sur les fauteuils de course. En conséquence,
certaines informations utiles au coureur handisport, notamment sa vitesse
instantanée, avaient disparu. Au moins, croyait-on, les chronos
seraient pris très précisément pour tous grâce
à la puce. Finalement, seuls les temps des deux premiers handisports
ont été pris, ce qui laisse supposer qu'ils ont été
manuellement. Pas d'excuse : il est si aisé d'intégrer la
catégorie handisport dans un traitement informatique. Moralité
: la présence d'une catégorie handisport implique un sérieux
du chronométrage, au même titre que les autres catégories.
Le compétiteur handisport et son matériel
Au même titre que les coureurs valides, les coureurs handisports
sont différents les uns des autres, dans leurs valeurs athlétiques,
le sérieux de leurs entraînements et leurs objectifs sportifs.
Comme dans une course valide, les premiers d'une course handisport ne sont
pas là pour la balade, pour la sortie du week-end. Ils viennent
concourrir en donnant le meilleur d'eux, avec un entraînement préalable
soutenu et sur le long terme. En conséquence ils méritent
le même traitement que leurs homologues à pied. La course
fauteuil est certes un sport dur, exigeant, mais personne ne force un coureur
handisport à courir. C'est un choix personnel, réfléchi.
En conséquence, le coureur en fauteuil ne demande pas la pitié
ou la compassion ; il demande, à juste titre, la reconnaissance
de son sport.
Le matériel utilisé est un fauteuil roulant spécialement
conçu pour la course, il ne sert qu'à ça. Le fauteuil
type est aujourd'hui composé de trois roues : une petite roue à
l'avant et deux grandes roues de vélo à l'arrière
sur lesquelles sont fixées des cerceaux. Ces cerceaux s'appelent
des mains courantes. Elles sont recouvertes d'un revêtement permettant
la poussée de la main. Les coureurs portent des gants renforcés
pour supporter la violence et la répétition des impacts avec
la main courante. Comme en cyclisme, le port du casque reste à la
discrétion de chacun. Cependant, les compétitions officielles
et internationales tendent à généraliser le port obligatoire
du casque.
Les petits plus appréciés
-
Un parking réservé pour les handisports à l'arrivée,
voire au départ.
-
Un créneau horaire réservé pour la course handisport.
Cela permet notamment d'envisager une course sur de nombreuses petites
boucles, pour plus de spectacle.
-
Des toilettes et des douches accessibles sur le site d'arrivée.
-
Des navettes aménagées ou réservées aux handisports.
-
Des cyclistes ou des motards accompagnant chaque coureur handisport. Le
nombre de compétiteurs en fauteuil n'est jamais important, c'est
donc possible (d'ailleurs réalisé, et apprécié,
sur certaines courses) et ça contribue à la sécurité
de l'épreuve.
-
Pour une course se déroulant par forte châleur, il faut éviter
la mise en place d'un jet d'eau général destiné à
rafraîchir les coureurs à pied. En effet, l'eau réduit
considérablement l'adhérence des gants sur les mains courantes
du fauteuil. De préférence on prévoiera une portion
de route évitant le jet d'eau installé.
Pour toute question ou suggestion permettant de compléter et
d'améliorer le contenu de cette page, n'hésitez pas à
contacter son auteur, que vous soyez organisateur de course pédestre,
coureur handisport, responsable handisport, ou simplement quelqu'un avec
une idée intéressante à proposer.
Les idées exprimées ci-dessus n'engagent que son auteur,
Bruno Vigouroux. En aucun cas elles ne prétendent être vérité
universelle. En aucun cas l'auteur ne parle pour tous les coureurs handisports,
ni pour les instances handisports officielles.
Challenge breton de course fauteuil
au Comité Régional Bretagne Handisport
Centre d'affaires Pégase
Rue Augustin Fresnel
29490 GUIPAVAS
Tél. : 02 98 42 61 05
Fax : 02 98 42 61 43
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